Une semaine placée sous le signe de l'humour, car oui le cinéma sait aussi être drôle, parfois à l'insue de son plein grés. Parfois on rit sans raison, devant une scène lacrimale endormante, d'une violence sans commune mesure. Le sang qui gicle, des bras qui volent, des phrases sans aucun sens ou aucune profondeur, des scènes d'actions soporiphiques, une chasse au trésor qui ressemble plus à un chemin de croix pour le spectateur qu'a un délectable amusement ludique...Autant de choses qui arrivent parfois, qui déclenchent une illarité impromptue et inarretable, nerveuse ou simplement désenchantée...
C'est à ce genre d'humour que nous allons nous attaquer cette semaine. C'est une montagne, ne nous y trompons pas, les films bavants de façon ordurière sur nos pompes sont fort nombreux et fort accessibles. Et c'est bien là le problème. L'annerie n'est pas un monopole hollywoodien. Il n'est pas non plus le monopole du producteur, le spectateur est en grande partie responsable de ce qu'il voit et ingurgite. A vrai dire, c'est lui qui passe commande aux studios, ceux-ci ne font que recracher en bien emballé ce qu'il y avait dans les sondages et ce qui fonctionne au box office...
Tient en parlant box office, première blague de la semaine, les premiers résultats
d'Astérix aux jeux Olympiques, non pas à l'échelle française, mais dans toute l'Europe, car oui le deuxième film le plus cher de l'histoire du cinéma français jouit (grâce à la coproduction Allemande, Espagnole et Italienne) d'une sortie à l'échelle du continent.
Sachez que c'est un véritable raz de marée... et ouais, ouais...ouais... Les résultats en première semaine sont assez incroyables, pour ne pas dire dramatiques...pour ne pas dire désespérants...
Numéro 1 en Pologne (450000 entrées en première semaine), en Hongrie, en Autriche, en Lituanie, en Russie (760000 entrées), en Belgique (250000) en Allemagne (300000), en Grèce (170000, plus que le dernier Harry Potter...), meilleur sortie de la semaine en Turquie, en Italie, en Espagne...Comme quoi, s'il y a bien une chose plus puissante que l'UE pour unir les vieilles nations d'Europe, c'est une chiure cadavérique, reniflant l'oseille et le traquenard...
Rassurons nous tout de même, car à l'échelle nationale il y a de quoi espérer! Le film a fait une première semaine honorable avec plus de 3millions d'entrées, mais se tappe un monumental gadin en deuxième avec 1,3millions (quand l'Asterix de Chabat réalisait une 2e semaine à 3millions...). Le bouche à oreille semble faire son effet et avec un peu de chance le film ne ferra pas ses 10millions d'entrées tant espérées, ne se remboursera pas et ne connaîtra jamais de suite...
Au deuxième rang des blagues de la semaine il y a le merveilleux, l'inénarable, l'inépuisable, le toujours fringant et botoxé Sly et son 87e
Rambo...Je vous résume vite fait l'intrigue; une bande de missionnaires cinglés tentent de rejoindre un village de Birmanie paumé et en proie à la junte pour aider les populations. Ils font appel à John Rambo, l'homme qui chasse les serpents, l'homme qui dit je t'emmerde plus vite que sa voix, l'homme qui est capable de sourire sans bouger ses maxilaires et de tuer 250 personnes avec une machette...mais surtout l'homme qui connait le mieux le foutu fleuve à la con que ces missionnaires plein de bonne volonté veulent remonter pour aller porter leur louable secours. Malheureusement et comme de bien entendu, il va leur arriver des merdes, la junte va zigouiller le village et John John va débarquer pour assouvir sa soif de violence et rajouter une tuerie à sa longue collection...
Assurément, c'est la comédie de l'année, peut être même celle de ces dix dernières années si on se permet le luxe de prendre un maximum de recul (mettez vous au fond de la salle et visionner le film avec des jumelles à l'envers si cela vous semble difficile) afin de passer un moment agréable. Prenez un pote avec qui vous délirez facilement, préparer le terrain en parlant de cul pendant les pubs et ennivrez vous de la subtile vacuité des dialogues (Stalone n'enchaine jamais deux phrases à la synthaxe élaborée de tout le film...ces deux premières phrases sont cultes: "toi je t'emmerde" et "j'emmerde le monde"...), abreuvez vous du délectable jeu de Sly, de sa grandeur de metteur en scène et surtout des hectolitres d'hémoglobine...
On a rarement vu une telle débauche de gore, une orgie sanglante de jambes qui sautent sur des mines, de têtes coupées, d'explosions saignantes, d'éviscèrations et autres réjouissances ocres. On frolle l'overdose, on atteint le paroxysme de l'absurde dans ce grand déballage moralo-sanguinolant, vomissant son bon sens et sa violence fun, déglutissant son interventionnisme et son manuel de "philosophie de survie dans la jungle"...On rit aux éclats avec une joie incontrolée, comme si finallement cette exubérance, ces multiples décapitation et ces enfants-gruyère (oui faut voir le nombre de balles qu'ils se prennent les marmots, c'est féroce, à ce niveau là c'est plus de la chaire humaine c'est du fromage) entrainaient une stimulation de la prostate égale à un séisme de manitude 7 capable à la fois de vous dilater les machoirs par de grands éclats de rire non contenus et de vous faire oublier que vous regarder un navet.
note: 1/5. Troisième et dernière blague de la semaine, la plus grosse et la plus évidente à mon sens, le fameux retour de l'homme qui faisait du rodéo sur une moto en feux, de la tête à claque ukrainienne de
Lord of War, d'un soit disant chasseur de trésor à la coupe de cheveux à trois kouronnes croates, bref vous l'avez compris le retour de l'insupportable Nicolas Cage dans
Benjamin Gates 2...
Je pars, je l'avoue avec d'énormes a priori et quelques valises sur le dos. Tout d'abord je n'ai pas vu le premier (Chuck m'en préserve) et je n'ai donc peut être pas tout de suite saisi l'univers riche et culturellement 'bouleversifiant" de ce héros à trois sous. Force est de constaté qu'il n'était pas nécessaire d'avoir vu le un pour détester le deux et pour, je l'avoue, ne pas en saisir toute la subtilité.
Ensuite, une petite gène dès le générique, comme un grain de sable qui vous arrive dans l'oeil et qui n'est en fait que l'annonciateur d'une tempête de sable cachée derrière la grosse dune là bas (mais si vous la voyez...). C'est une production Jerry Brukheimmer...j'ai de gros problèmes avec les productions Brukheimmer qui ont un fort penchant pour la phénoménale débauche d'effet assomant et pour le discours moralisateur et patriotique qui vous font l'effet d'un laxatif que vous auriez ingéré par une narine (oui immaginez vous en train de morver sans pouvoir vous arrêter...).
Cette mascarade sur pélicule est une des choses les plus attroces qu'il m'est été donné de voir depuis Spiderman 3... Tout y suinte une vieillerie pataude, un patriotisme et un manichéisme tragique (faites attention aux cartons de déménagement), un simplisme confondant, une absurdité chaotique.
La seule chose compliquée, non les deux seules choses compliquées du films sont les suivantes. La première est un fait qui saute aux yeux, ce sont les énigmes incompréhensibles et sans queue ni tête, la course poursuite erreintant et échevelée qui ne mène à rien. Quand on y pense sérieusement, comment peut on partir de l'assassinat de Lincoln comme intrigue de départ et se retrouver à découvrir un cite amerindien de type civilisation précolombienne d'amérique du sud dans le Mont Rochemort...Richemond...dans le Mont Machin, là ou y a des têtes de présidents sculptées? Comment?? Commmeeeennnnt??????
La deuxième est si intrigante qu'elle se pose sous la forme d'une question. Comment des acteurs de talent finissent là dedans? Je parle pas de Jon Voight qui n'a déjà plus, et depuis bien longtemps, de crédibilité dans le monde du cinéma. Je parle plutot d'une femme comme Hellen Mirren (récompensée pour The Queen), d'acteurs comme Ed Harris et Harvey Keitel qui sont de vraies gueules, de vrais acteurs, de bons acteurs et que l'on relègue dans des seconds rôles de block busters apathiques, dans des surproductions calamiteuses où se compilent les clichés et le mauvais goût avec plus d'aisance qu'il ne faut à deux LEGO pour s'emboiter. C'est navrant, c'est même triste...affligeant.
En fin de compte, je n'aurai pas été accompagné déjà je n'y serais pas allé...bon si l'idée saugrenue m'était venue d'y aller seul, je serais parti après 15minutes, le regard vitreux plein de colère et d'amertume, lassé par un déballage jamais drôle, jamais inventif, jamais intelligent, jamais bien filmé, jamais divertissant, jamais plaisant, jamais politiquement incorrect... D'une complaisance verdatre et indigeste, adipeux, d'un fascisme intellectuel attérant.
note: 0/5.