Semaine 3: Dante 01 et Eden Log

Pour ce troisième poste, une spéciale SF française...si si ça existe...

DANTE 01 de Marc CARO (France, 2008, 1h28) avec Lambert WILSON, Lin Dan PHAM, Dominique PINON et Simona MAICANESCU.

Dante 01 est une prison interstellaire où sont internés des psychopathes parmi les plus dangereux. Un nouveau médecin arrive, avec lui dans ces bagages, Saint Georges un prisonnier étrange dont on ne sait quasiment rien. D'étranges phénomènes commencent alors à se produire au sein des détenus...

Le pitch comme ça n'est pas moins alléchant qu'un autre. Il l'est encore moins quand on connait la pate créatrice de Marc Caro, un des membres du dyptique Caro-Jeunet, réalisateurs de la fameuse Cité des enfants perdus ou de Delicatessen. Le duo est réputé pour sa grande imagination, pour avoir été l'un des duos les plus avant gardistes et les plus visionnaires du cinéma français des années 90. Si Jeunet est la face candide et enfantine du duo, Caro en est le coté sombre.
On peut dire que ça se voit dans Dante 01... Caro a particulièrement travaillé les décors de son huis-clos afin de le rendre le plus irrespirable et le plus clostro possible. Les filtres verts, les plafons bas, l'étroitesse des salles de la station face à l'infini de l'univers...
Souvent caméra au point, Caro tente également de donner par divers subterfuges de mise en scène un peu de rythme à un film qui malheureusement reste totalement amorphe. A vrai dire, passé les dix premières minutes, le film plonge ineluctablement dans un kitch surprenant et dans une pesanteur froide. Les déambulations, les cris, le surjeux daté (digne d'un épisode de Star Trek) des acteurs confinent au désapointement.
Lourd, et en tout point. Le film s'enfonce dans un mysthicisme qui en devient incompréhensible, Reflexion sur la capacité de l'homme à faire abstraction de lui même pour sauver l'humanité, don de soi, altruisme...Oui, d'accord. Mais aussi trip iconoclasme et esthétisé, faisandé par trop de maniérisme, par trop peu de moyens aussi, par une surrenchère fade et sans gout d'un ésothérisme à la Aronofksy sans en avoir les capacités. Les cinq dernières minutes sont ainsi un sommet de n'importe quoi, façon plan fixe qui tourne sur un playmobil dans l'espace troué par un tunnel de bulles de savon...passablement raté...
note: 1/5.

EDEN LOG de Franck VESTIEL (France, 2007, 1h38) avec Clovis CORNILLAC, Vimala PONS et Zohar WEXLER.

Un homme se réveille couvert de boue, dans un tunnel sombre et crade, sans savoir où il est, qui il est et ce qu'il fait là. Il se lance alors à la recherche de la sortie, poursuivit par d'étranges créatures et par une milice à la solde d'une société dont le nom semble être, Eden Log.

Eden Log est un de ces OFNI dont le visionnage est toujours une surprise ou une découverte, tout du moins une expérience particulière. Construit lui aussi sur le mode apocalyptico-clostro, le film nous fait très vite glisser dans un dédale de galeries infectes. Pour nous y accompagner? Un méconnaissable Clovis Cornillac, quasiment muet tout au long de sa quête, qui grogne, qui souffle et réspire fort... Assurément une performance pour lui qui lui permet d'habiter littéralement ce sombre cheminement.
Film sans budget, économie d'effets. Ce n'est pas pour déplaire, on est dans le registre du sensoriel, du touché, du ressenti...On erre nous aussi, avec une certaine appréhention, sans savoir ce qui nous poursuit, sans savoir où nous allons, sans savoir ce que nous allons rencontré. L'homme qui fuit sa propre perte, celle qu'il a lui même provoqué, qu'il s'est forcé à oublier; qu'il nie maintenant.
Eden Log cherche en cette quête ce qui pourrait être salvateur dans la chute de l'humanité. On est un peu comme dans des limbes, poursuivit par des déesses vengeresses. Deux portes s'offrent à nous, celle du paradis, inaccessible sans un sacrifice ultime (celui de notre corp et de notre âme); celle de l'enfer, celui que l'on a provoqué.
Pourtant Eden Lop déçoit. Trop radical peut-être, son sens reste obscur, sa trame assez répétitive et son dénouement abscons. On reste sur notre faim ou sur notre fin, c'est selon.
note: 2/5.