Semaine 4785: Les Chtis et [REC]

Bienvenue chez les Ch'tis de Dany BOON avec Line RENAUD... hum...pardon lol.

Je suppose que je ne surprendrais personne en affirmant haut et fort que, et bien non, je n'ai pas vu Welcome in Ch'tis land, et que je ne ferais pas le déplacement pour aller le voir.
Non David, il n'y aura, à moins que tu n'en prennes l'initiative (et je ne demande que cela!!!) de page Ch'tis de ma part. Alors pourquoi? Pourquoi? POURQUOI? comme le chantais le plus dandy des homo-refoulés des 60's qui s'affiche désormais à l'image de Dave, j'ai bien sûr nommé le grand, Hervé Vilard.
Premièrement, parce que.
Deuxièmement, se référer au premièrement.
Troisièmement, voir intitulé 7 de l'artice B-412AF666-42bis Z738, paragraphe 74, alinéa C-56, ligne 12, page 745 du livre.
Quatrièmement, bon pour faire simple mon but ce n'est pas vraiment d'aller voir des films que tout le monde va voir, mais au contraire de vous inciter à découvrir des choses alternatives, des films moins cotés et plus discrets mais plus essentiels à mon sens niveau artistique, politique, social, intellectuel... Je l'ai toujours dit, la première chose que je valorise dans un film c'est la prise de risque. Or quel risque a pris Dany BOON en réalisant les Ch'tis? J'ai du mal à en voir un; scénario basé sur le contraste et le dépaysement, façon "Crocodile Dundee" qui débarque aux States; l'éternel duo d'acteurs, plus formel que ça on meurt (usité jusqu'à la corde chez Veber, Zidi, Leconte, Oury...). La comédie c'est un genre très difficile et très normalisé, dans la mesure où les duos permettent d'apporter une complémentarité et d'accentuer les antagonismes pour permettre des quiproquos, des gags de situations et tout le tralala... En cela, les Ch'tis ne me paraissent pas d'une intense révolution.
Je ne peux pas vous dire que c'est un mauvais film, je ne le pense pas, je vous explique juste pourquoi il ne m'intéresse pas et pourquoi je n'irai pas le voir, attendant sagement qu'il passe dans deux ans sur TF1 en première partie de soirée ou que mes parents l'achêtent en DVD, puisqu'eux aussi ont aimé.
Alors David, à ton clavier, tappe nous un truc en Ch'tis!

[REC] de Jaume BALAGUERO et Paco PLAZA (Espagne, 2008, 1h20, -12) avec Manuela VELASCO.

Une équipe de télé suit une caserne de pompier, une nuit, dans Madrid. Tout est calme quand l'équipe embarque pour une intervention, censée porter secours à une vieille femme enfermée dans son appartement. Or une fois sur place rien ne se passe comme prévu, la vieille femme agresse un policier et un pompier et l'immeuble est mis cerné par la police qui en interdit toute sortie...L'enfer peut commencer.

[REC] n'est pas une révolution dans le cinéma d'horreur mais une combinaison de sous-genres qui en font une petite pépite explosive et tendue du début à la fin. Sa grande force est d'arriver à maintenir cette tension et à la faire monter crescendo, au rythme auquel la journaliste dévalle les escaliers pour aller se planquer au grenier.
La brèche ouverte il y a 8 ans par Blair Witch Project, puis réouverte par Cloverfield semble porté cette nouvelle façon de filmer l'horreur, à travers un seul et unique point de vue, subjectif et donc narrativement pauvre, mais dont le réalisme se double d'une grande efficacité.
On pourrait débattre sempiternellement sur cet épineux choix de la vision unique, de la caméra au point, de toutes ses faiblesses tant de mise en scène que de mise en relief des personnages, mais c'est un pari, comme dans Cloverfield, et disons qu'ici il est particulièrement bien relevé par une forte densité émotionnelle.
En somme blotissez vous convenablement dans votre fauteuil et laissez vous saisir par ces moments de frousse intenses, moments bien rares au cinéma tant l'horreur et l'épouvante sont des genres qui semblent avoir tout donné. [REC] est en cela une bouffée d'air frais, une sensation agréable, celle d'un frisson qui vous glisse dans le dos, celle d'une goutelette de sueur qui se fraie un chemin de votre frond à votre menton, celle d'un coeur qui bat vite et qui vous contracte le thorax.
note: 3/5.