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 Semaine 6: Télépolis et Live

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AuteurMessage
Vivi




Messages : 50
Date d'inscription : 02/12/2007

Semaine 6: Télépolis et Live Empty
MessageSujet: Semaine 6: Télépolis et Live   Semaine 6: Télépolis et Live Icon_minitimeLun 4 Fév - 21:28

pirat TELEPOLIS de Esteban SAPIR (Argentine, 2008, 1h35) avec Alejandro URDAPILLETA, Valeria BERTUCCELLI et Julieta CARDINALI.

Imaginez une ville où les habitants seraient privés de parole et ne communiquerai qu'en lisant les mots sur les lèvres des autres, sans pouvoir émettre le moindre son. Imaginez une ville où la télévision dicte sa loi, où les hommes sont contraints de dévorer et de consommer les émissions du despote Mr Télé qui règne sans partage sur la ville.
Ce Mr Télé a des ambitions encore plus obscures. Il rêve d'aliéner la population de la ville afin de s'en assurer le dévouement le plus total. Pour cela il fait du chantage à la Voix, une chanteuse unique rescapée du monde de la parole...

Lundi après midi, emploi du temps en poche. Quoi de mieux pour fêter ça qu'un petit ciné entre amis? l'amitié étant une profession d'intérimaires, SOS amitié ne pouvant me dépécher un faux-ami (il aurait pourtant été là au bon moment) c'est seul que je me rendis rue Champolion, un peu avant la Sorbonne, en plein quartier de Saint Michel dans un ciné ignoré de tous (bobos et cinéphiles accros exceptés), le Reflet Médicis. Belle devanture, trois salles, cartes UGC-illimité et Gaumont-Pathé acceptées, pour un ciné indé, c'est plutot pas mal... Tout ça pour voir un film qu'aucun de mes lecteurs potentiels ne verra, tout ça pour un film argentin sorti dans 8 pauvres salles...quand ce connard d'Astérix et ses putains de jeux olympiques à la con sortent dans 815 salles, on comprend pourquoi il est plus simple d'aller voir ce canular cinématographique mardi soir plutot que de découvrir un auteur, un artiste, bref un réalisateur qu'a des couilles et pas de pognon. Merci donc aux distributeurs, merci beaucoup de facilité l'élévation du niveau du soit disant 7e art au près du public français, merci de rendre l'accès à un autre degré de culture plus simple, merci aussi à UGC, MK2 (non bon allé pas MK2) et Gaumont, merci de préférer le profit à l'art.
J'en reviens à ce qui est le vrai sujet de mon post, ce fameux Telepolis. Evidemment il a de quoi en rebuter plus d'un le film de bobo argentin! Il est en noir et blanc (horreur!), il est quasiment muet (malheur!) et quand il y a des dialogues c'est en VO (aaaaaaaaah je suis belzébuth!)... Il a rien pour lui ce machin désuet, dépassé, triste, gris, "bizarre"...argentin en plus...depuis quand les argentins font des films? ça pourrait être une reflexion à la Browny, qui s'interrogeait déjà sur la capacité des suédois (Ingmar Bergman était suédois, Ingrid Bergman aussi, Andersson est suédois, bref) à faire des films avec des pellicules en peau de cariboux et des caméscopes en biscotes Skrisprolls.
Telepolis est une preuve de plus que le cinéma argentin est d'une infinie richesse et qu'il s'annonce comme un des cinémas qui compte dans cette fin de décennie.
Telepolis déclinne tout d'abord une beauté visuelle qu'on ne voit que très rarement, et qui de toute façon est propre aux films en noir et blanc. D'une infinie richesse esthétique, il fait de ses imperfections de mise en image une grande force, lui conférant un charme fou. Riche en image et riche en idée aussi car Sapir n'a pas l'air d'être de ceux qui se dégonflent et qui refuse le bricolage. Bricolage d'effets visuels désuet mais gracieux, bricolage de sons, bricolage de montage et de mise en scène. Le film est une bricole merveilleuse pour l'oeil, mais également pour l'esprit.
Car Telepolis est aussi un film engagé sur les dérives télévisuels et sur son influence sur nos modes de représentation et de communication. Telepolis dépeint en cela une société qui peine à communiquer, qui ne s'entend pas, qui perd sa voix et qui perd aussi ses mots face à l'autoritarisme de la dictature et de la pensée unique. Sapir fait référence à son Argentine, celle des années 70, celle qui se tait et qui n'ose pas s'élever contre l'autoritarisme. Il fait aussi assez clairement référence aux années 30, aux années 50, dans le style et dans les sujets qu'il aborde, typiques de ces années de doute et de reconstruction, à vrai dire presque normaux dans une Argentine qui sort de la crise économique et qui a été marqué par le chômage et les travers télévisuels.
La seule chose que l'on peut reprocher à Sapir, c'est d'être trop référencé, et de n'avoir pas pris suffisament de distance peut être avec les univers et les auteurs qui l'ont marqué pour faire de son oeuvre quelque chose de tout à fait unique. Les références à Fritz LANG, que ce soit Métropolis (la reconstruction de la ville, l'époque, la femme-robot...) ou M le Maudit sont évidentes, on pense aussi énormément à MELIES (le plan de la lune qui fume un cigare) ou encore à 1984 de Orwell et surtout à Guy MADDIN. Pourtant Sapir, par manque de maturité certainement, n'en a pas encore le talent. Son second degré est bien trop lisible et ses symboles sont appuyés, trop voyants, presque trop faciles et trop évidents mêmes pour qu'on puisse encore le comparer au maître canadien en matière d'hommage au cinéma muet et noir et blanc. Son univers est encore à paufiné, mais il ne faut absolument pas bouder son plaisir, un film comme ça, ça ne tombe pas tous les mois, c'est bien rare, c'est trop rare tant d'immagination et de risques, alors si vous n'avez pas froid aux yeux, si vous désirez voir autre chose qu'une merde à 76 millions d'euros...faites le voyage et amusez vous à chercher les références, à découvrir tout simplement.
note: 4/5.

pirat LIVE de Bill GUTTENTAG (Etats-Unis, 2008, 1h36) avec Eva MENDES, Andre BRAUGHER et David KRUMHOLTZ.

Katy travaille dans la conception d'émissions télé pour une chaine en perte de vitesse. Elle est filmée dans tous ces faits et gestes par une équipe qui compte bien monter un film à partir de cela. Les réunions s'enchainent, les idées plus mauvaises les unes que les autres s'enchainent jusqu'à ce que Katy pense tenir LE projet qui marquera l'histoire de la télé américaine. Une real-TV dans laquelle six personnes jouent leur vie à la roulette russe en direct pour un cheque de 5 millions de dollars...

Live! est un film plutot interessant mais inabouti et fragile. Son principe est pourtant passionnant. Le fait de suivre Eva Mendes (qui livre une bonne prestation) comme dans un documentaire tend à rendre cette vérité plus froide, cet arrivisme plus acide. On entre réellement dans les coulisses de la télé réalité, un peu comme dans le couloir de la mort. On s'imagine pas possible la réalisation d'un tel concept, un s'imagine pas un instant que cette femme omnubilée par sa réussite et par sa gloire arrivera à mener à bien ce projet ahurrissant...Et pourtant.
Guttentag dissèque sans scrupule les travers de la télévision américaine et l'abbatage d'annerie qui sont propulsées sur les écrans d'outre atlantique. On est parfois scotché tant tout parait réel, parfois dubitatif devant le manque de tact avec lequel il nous largue son potage.
Parce que ce qu'il manque vraiment à Live! c'est le recul suffisant vis à vis de son sujet pour ne pas parrêtre être une mauvaise carricature de ce qu'il dénonce. On n'est pas dans la parodie ou dans le pamphlet. Le réalisateur tente de mettre en fiction le réel en paraissant le plus proche du réel. Or on tombe parfois dans la farce lourde, dans les pires stéréotypes qu'il aurait fallu pour être crédible éviter. Guttentag finit par tomber dans les propres travers de sa critique, il propose un portrait inhumain en abusant des effets de contraste, en mettant en avant la dégoulinance des candidats avec l'ordurier caractère de cette Katy. En somme le film laisse une méchante sensation de mauvais goût et de facilité, d'être un déversoir de critiques acerbes sans vraie reflexion alors que pourtant il s'interroge vraiment et durement parfois sur les limites de la téléréalité et sur l'exercice du libre arbitre et des libertés individuelles.
note: 2/5.
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